Fragments de corps 1996
La vitesse du regard.
Les photographies d’Alain Ceysens, et c'est important de le souligner, échappent aux clichés de la beauté parfaite ou de circonstance (de mode...). Les corps portent la marque du temps, les plis de la peau accusent, révèlent discrètement une commune humanité. C'est de ces corps-là que nous parle Ceysens en récusant les mises en scène baroquisantes qui organisent des fantasmes bon chic bon genre.Non, les travaux d’Alain Ceysens appartiennent à cette école du regard qui se compose avant tout d'une éthique. La réalité, du monde, du corps, est là. Nous ne sommes pas en face d'elle. Nous lui appartenons. Et ses photographies s'inscrivent dans cette réalité, sans afféterie, sans illusion, en décalant légèrement notre regard. C'est ce qui donne toute leur puissance aux photographies d'Alain Ceysens.
D. SIMON, novembre 1993